Aevos

Éloge à la perméabilité

Aevos est une recherche sur l’osmose entre la terre et l’aérien, le solide et les fluides.

Bien stable sur la terre, comme un œuf à moitié émergeant, dont la coquille protectrice aurait éclatée en milles fragments, s’ouvrant en confiance par milles pores sur le monde extérieur, pour absorber l’air et la lumière, s’en nourrir, et rejaillir vers le monde qui l’entoure, enrichi des éléments terrestres.

Milles lamelles de porcelaine, toutes de formes identiques, mais rendues mobiles afin que chacune trouve sa place singulière sous l’effet du vent, de la lumière et de ses reflets. En porcelaine blanche, ce blanc dont la traduction germanique signifie « Nu », le stade initial.

Une blancheur, union de toutes les couleurs en qui elles disparaissent, mais capables de réapparaitre uniquement par leurs reflets sur la surface translucide de la porcelaine. Un hommage aussi à la pureté du monde arctique, cette osmose entre la lumière et la glace, révélant les infinies nuances de ses profondeurs.

Chaque espace entre les lamelles est un lieu d’échange entre l’intérieur et l’extérieur, de souffle, d’inspiration ou expiration, qui filtre, respire, assimile, se dilate ou se contracte, selon l’effet du mariage entre le solide et l’aérien, dont la lumière est la source et le témoin. A l’image de ces échanges et équilibres entre contraires d’où naît la vie.

Par grand vent, les lamelles épousent le vent, qui les fait tinter entre elles, et ce son inattendu, dont la provenance semble lointaine, nous raconte à chacun une histoire personnelle.

Toutes ces interactions, ces interpénétrations, forment un apparent chaos, qui permet tous les possibles, comme l’œuf originel.

Aevos est un objet symbolique, qui respecte les divines proportions issues du nombre d’Or lié au cercle ( symbole de l’ordre cosmique) et qui est la base de ce dôme.

L’intention est de créer cinq Aevos identiques, destinés à être placés dans un lieu naturel de chacun des continents, et formant ainsi une unité. Comme cinq émergences d’une même réalité, témoignant que la Terre est un tout, vaste et organisé.

En rendant hommage à Jean-Paul Bailly qui m’a assisté à la réalisation.